Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, l’association Femmes Porteuses d’Espoir (FEPES) a organisé à Garoua, du 25 novembre au 10 décembre 2024, une caravane de sensibilisation axée sur la guérison des traumatismes. À travers cette initiative, FEPES réaffirme son engagement à lutter contre toutes les formes de violences basées sur le genre et à promouvoir la santé mentale des survivantes.
Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte mondial marqué par des crises humanitaires, environnementales, sécuritaires et économiques, qui exacerbent les violences envers les femmes et les filles. Celles-ci subissent des atteintes graves à leur intégrité physique et psychologique, que ce soit dans les espaces publics, privés ou numériques, avec des conséquences parfois irréversibles.
La caravane visait principalement à offrir un accompagnement psychosocial aux victimes, tout en renforçant les capacités de l’équipe de FEPES. Elle s’est déployée dans deux centres médicaux (le Centre médical Jésus Sauve et Guérit et le Centre Medical d’Arrondissement de Laindé) ainsi que dans deux établissements scolaires (le Lycée Bilingue de Ngalbidjé et le Collège de l’Espoir).

Les 28 et 29 novembre 2024, un atelier de renforcement des capacités des staffs s’est tenu dans les locaux de FEPES, réunissant le personnel autour d’une approche harmonisée d’accompagnement des victimes. Des fiches pratiques ont été conçues pour aider à l’identification des types de violences, aux techniques d’écoute active et aux étapes du counseling.
Du 3 au 6 décembre, les staffs de FEPES se sont déployés dans les services de consultation prénatales, de la vaccination et les salles d’attentes des centres de santé de Jésus Sauve et Guérit et le CMA de Laindé. Les patients et visiteurs ont été édifié sur les causes et l’impact des traumatismes sur le vécu d’une personne notamment les femmes. Les équipes de FEPES ont précisé la disponibilité de l’association à apporter un accompagnement aux victimes. Le personnel soignant a reçu les contacts du centre d’écoute de FEPES afin de référer les patients désireux d’un accompagnement.
Par la suite, du 5 au 10 décembre, les équipes de FEPES se sont rendues dans les établissements scolaires du lycée bilingue de Ngalbidjé et le collège de l’Espoir. Dans chaque classe visitée, un échange interactif avec les élèves et les enseignants sur la thématique des traumatismes s’est tenu.

Au total, 589 personnes ont été sensibilisées : 441 femmes et filles, et 148 garçons. Parmi elles, 22 ont bénéficié d’un accompagnement individuel. Quatre personnes ont été référées à FEPES pour un suivi psychosocial continu. Les causes des traumatismes évoquées variaient : pertes familiales, violences verbales et physiques, mariages précoces ou forcés, négligence parentale, harcèlement scolaire, et violences sexuelles
Cette caravane a été une réponse concrète à la détresse silencieuse de nombreuses personnes touchées par les violences. Elle a contribué à libérer la parole, à renforcer la confiance en soi, et à rappeler que chacun mérite d’être écouté, soutenu et accompagné. FEPES réaffirme son engagement à œuvrer pour le bien-être psychosocial des femmes, des filles et des communautés, en poursuivant ses actions de proximité dans la région.
Ensemble, brisons le silence, guérissons les blessures invisibles et construisons un avenir sans violence!